Une fête qui fait partie de l’Histoire de notre diocèse

Depuis le Moyen Âge, notre diocèse célèbre la Fête-Dieu, la fête du Saint-Sacrement. Si les premiers chrétiens, obéissant à l’ordre du Christ « Faites ceci en mémoire de moi », ont tout de suite célébré la messe et rendu un culte à Jésus dans l’Eucharistie, la fête du Saint-Sacrement, également appelée la Fête-Dieu ou « le Sacre », comme on disait autrefois dans l’Ouest de la France, est de date relativement récente.

Une dévotion familière en Mayenne

Procession à Châtillon-sur-Colmont.

Dans notre diocèse comme partout en France, la célébration de la Fête-Dieu ne fut pas tout de suite marquée par de grandes processions. Les célébrations étaient dans un premier temps modestes. Puis, au XVIIe siècle, les paroisses proposent aux fidèles de vivre des processions à l’occasion de la Fête-Dieu. Dès les premières éditions, les mayennais s’attachèrent immédiatement à cette proposition. En effet, nos ancêtres avaient déjà la dévotion des processions. Ainsi, l’engouement pour la procession dite de Saint-Firmin, qui rassemblait une foule jusqu’à la Révolution française, ou encore celle organisée le 13 décembre 1567 pour demander « l’extirpation de l’hérésie » pendant les guerres de Religion en sont le témoignage.

Pour en revenir à la célébration de la Fête-Dieu dans notre diocèse, il faut noter que l’engouement était tel que son importance n’était pas négligeable : ainsi, elle fit l’objet d’une ordonnance du juge de police de Laval en 1689 afin d’organiser et canaliser les foules.

Reposoir à Chevaigné.

Une fête de société

Partout dans le département, quelques jours avant le début des processions, les préparatifs battaient leur plein afin d’embellir et décorer le chemin du cortège. Les murs étaient tapissés de branchages feuillus, les balcons et les fenêtres ornés de nappes et de serviettes parées de fleurs et de papier doré. Le sol disparaissait sous un semis de pâquerettes et de roses. Le jour J, les services d’ordre assuraient la sécurité du cortège. A Laval, ce dernier n’était pas seulement composé du clergé, mais aussi de toutes les corporations de la ville, des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, des bénéficiaires de l’Hôpital général Saint-Louis, ainsi que des avocats et des notaires. Des musiciens accompagnaient également la procession.

Les enfants aussi participaient à la procession de la Fête-Dieu.

Et aujourd'hui ?

Ainsi, jusqu’en 1964, la Fête-Dieu réunissait toute la société autour du Christ. Pour des raisons de difficultés de circulation et de disparition d’un consensus, avec le changement des mentalités vis-à-vis de la religion, la grande procession dans les rues de Laval a aujourd’hui disparu. Cependant, la Fête-Dieu existe toujours dans nos paroisses.

Elle est pensée autrement, mais elle réunit toujours de nombreux fidèles partout dans notre département, comme en témoignent les initiatives des paroisses lavalloises Saint-Pierre-Saint-Vénérand ou Sainte-Thérèse-Sainte-Anne-de-Thévalles. La Cotellerie ou encore le Séminaire d’Evron proposeront eux aussi une procession en l’honneur du Saint-Sacrement.


Puissions-nous, en honorant ces processions de notre présence, faire renaître cette fête, et témoigner au monde notre attachement au Christ. 

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