Qui était le Père COINCE ?

Peut-être l’avez-vous lu dans la presse ces derniers jours : une vieille tombe du cimetière de Vaufleury à Laval est loin de passer inaperçue ! 

Une tombe couverte d'ex-votos

Au cimetière Vaufleury de Laval, une tombe, entourée d’une grille se démarque des autres. Entourée d’ex-votos, la tombe du Père COINCE, prêtre de la Compagnie de Jésus attire les regards.

En effet, depuis plus de 100 ans, de nombreuses personnes s’y rendent pour demander au prêtre défunt la guérison d’une maladie infantile. Une fois exaucée, elles y laissent, comme pour rendre témoignage de leur vœu exaucé, peluches, tétines ou même des chaussures d’enfants. D’autres expriment leur reconnaissance par des ex-votos.

Qui était Joseph COINCE ?

Né à Metz le 11 septembre 1764, Joseph COINCE fut ordonné prêtre en 1789.

Exilé au Luxembourg pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, l’abbé mena une vie au service de tous. Conscient de sa valeur et de sa vocation de prêtre, l’évêque de Münster l’incorpora au diocèse. Dans un grand esprit de pauvreté, le Père COINCE mit ses charismes au service des paroisses où il était envoyé.

Au cours de ces mêmes années, il rencontra la famille Cossé-Brissac, elle aussi exilée, dont l’une des filles devint Mère Louis de Gonzague, fondatrice du Monastère des Bénédictines de Craon.

 

Au début du XIXe siècle, le Père Joseph COINCE sentit grandir en lui le désir de devenir jésuite. En 1805, il entra dans la Compagnie de Jésus et fut envoyé l’année suivante en mission en Russie, où il resta pendant 14 ans.

 

Lorsque les Jésuites furent bannis de Russie, le Père COINCE fut envoyé à Laval pour seconder le supérieur de la congrégation des Messieurs et des Dames, souvent en mission et donc absent de Laval.

 

Outre la direction des congrégations, qui étaient le noyau de toute la vie catholique et de l’apostolat de l’époque, le confessionnal occupait une grande partie du temps du Père Joseph COINCE. Il y entrait à 5h30 du matin et y restait jusqu’à 11 heures chaque jour. Ainsi, les gens lui adressaient des lettres en écrivant : « Père COINCE, dans son confessionnal ».

 

Très rapidement, on commença à dire que le Père COINCE était un homme saint. En effet, sa vie intérieure était aussi riche que ses conditions de vie étaient austères. Une planche en bois lui servait de lit.

 

De son vivant, les lavallois lui attribuèrent des miracles. Ainsi, on raconte, entre autres qu’une de ses pénitentes, frappée d’un coup de couteau qui la mit en danger de mort, reçut la visite du Père Coince, qui lui dit : « Ce ne sera rien ». Le lendemain, à la place de la plaie, il ne restait qu’une légère traînée rose. ..

Le Père Joseph Coince était également un prédicateur très actif, notamment dans l’église des Cordeliers. À l’âge de 69 ans, affaibli par un rythme de vie très intense, il sentit ses forces décliner et mourut paisiblement le 10 mai 1833.

 

Les Lavallois voulurent se partager tout ce qui avait appartenu au Père Joseph COINCE : chapelet, vêtements, etc. Immédiatement, la piété populaire ne cessa d’entourer son tombeau de vénération et de prières et ce, jusqu’à nos jours.

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