Aurélien et Marie, un jeune couple mayennais missionnaire au Cambodge

Pourquoi avoir choisi Enfants du Mékong ?

En nous renseignant sur les différentes associations humanitaires, c’est vraiment Enfants du Mékong qui nous a le plus touchés. En parcourant leur site, nous avons été profondément marqués par leur manière d’aborder l’éducation, la dignité et l’aide aux enfants. Nous nous sommes immédiatement reconnus dans leurs valeurs.

Nous avions aussi envisagé d’autres associations, comme Pour un Sourire d’Enfant (PSE) ou encore les Missions Étrangères de Paris (MEP), mais nous n’avons pas ressenti le même élan du cœur.

Enfants du Mékong incarne des valeurs qui nous sont chères : le respect de la personne, la confiance, la fidélité, la simplicité et, surtout, l’importance de l’éducation. Leur engagement durable auprès des enfants et des jeunes, en lien étroit avec les communautés locales, nous a profondément convaincus.

Est-ce que la motivation de l’un a entraîné l’autre ? Est-ce un sacrifice pour l’un de vous deux ?

Non, cela a été une réflexion commune, une envie partagée. Marie avait seulement le regret de ne pas être partie à l’étranger pendant ses études, et ce besoin s’est renforcé au fil de l’année. Notre première année de mariage, vécue aux Ponts-de-Cé, près d’Angers, nous a permis de prendre du recul. Nous menions une vie tranquille, bien rangée, mais nous avons vite compris que ce n’était pas ce que nous souhaitions pour le début de notre vie à deux.

Ce départ n’est pas un sacrifice : nous ne quittons pas des postes auxquels nous étions profondément attachés, et nous sommes jeunes, sans enfants, sans contraintes financières. Rien ne nous retenait vraiment en France. Alors pourquoi ne pas saisir cette opportunité pour vivre ensemble une belle aventure humaine ?

Pourquoi partir dès le début du mariage ?

Justement parce que c’est le moment idéal. Nous sommes jeunes mariés, sans attaches matérielles, et nous souhaitons que cette mission vienne renforcer notre couple. Travailler ensemble au quotidien sera un vrai défi, car nos métiers en France sont très différents — professeure des écoles pour Marie, ingénieur en conception pour Aurélien — mais nous voulons vivre cette mission comme un temps fondateur de notre vie à deux.

Nous espérons qu’elle nous forge aussi en tant qu’adultes et futurs parents, en nous inspirant un mode de vie plus simple, plus essentiel, sur lequel bâtir notre famille.

Pourquoi partir loin, alors qu’il y a aussi des besoins en France ?

Nous avions envie d’un véritable dépaysement, humain, culturel et environnemental. Le Cambodge répond parfaitement à ce désir. De plus, le cadre solide d’Enfants du Mékong, présent depuis plus de 60 ans en Asie du Sud-Est, nous a rassurés.

Bien sûr, nous sommes conscients des besoins en France. Mais nous avions besoin de sortir de notre zone de confort, de confronter notre quotidien à une réalité radicalement différente. Partir loin, c’est aussi apprendre à voir autrement ce que nous avons ici, et revenir avec un regard neuf, plus engagé.

Est-ce une démarche de foi ou avant tout un engagement solidaire ?

C’est un peu des deux. Enfants du Mékong est avant tout une ONG humanitaire et solidaire, mais notre foi en fait naturellement partie. Même si le Cambodge est majoritairement bouddhiste, notre démarche s’enracine dans notre foi chrétienne : servir, aimer, être présents auprès des plus fragiles.

Nous croyons que, malgré des traditions différentes, le bouddhisme et le christianisme partagent des valeurs communes : compassion, respect, attention à l’autre. Cette mission est une manière concrète pour nous de vivre notre foi, dans un esprit de charité fraternelle et de service.

En quoi consiste votre mission sur place ? Est-ce comparable à un métier ?

Nous gérons le centre Enfants du Mékong de Samraong, dans la province d’Oddar Meanchey, au nord du Cambodge. Il accueille environ 70 enfants. En parallèle, nous accompagnons près de 80 enfants dits « en programmes isolés » : ils ne vivent pas au centre mais bénéficient du parrainage (scolarisation, uniforme, matériel scolaire, produits de première nécessité).

Nous travaillons en lien avec l’équipe locale pour accompagner ces jeunes, souvent issus de villages éloignés. Nous rendons régulièrement visite aux familles pour prendre des nouvelles, évaluer les besoins, et rédiger un compte-rendu à destination du parrain.

Au centre, nous assurons un suivi éducatif : aide aux devoirs en anglais, animations, accompagnement à l’orientation… Nous soutenons aussi les familles sur des sujets de gestion familiale et financière. Tous les trois mois, nous retrouvons les enfants des programmes isolés lors de grandes distributions de nourriture et produits d’hygiène.

C’est une mission très complète, à la fois humaine, éducative et administrative, que nous exerçons six jours sur sept. Nous recevons une indemnité de 300 € chacun par mois et bénéficions de cinq semaines de congés annuels. En ce sens, oui, c’est comparable à un métier à plein temps.

Pour combien de temps partez-vous ? N’avez-vous pas peur de vous couper de vos racines ?

Nous partons pour une année, éventuellement renouvelable. Pour l’instant, nous préférons vivre cette mission pleinement, au jour le jour, sans trop nous projeter.

Nous ne ressentons pas de crainte particulière à l’idée de nous éloigner temporairement de nos racines. Grâce aux réseaux sociaux et aux échanges réguliers avec nos proches, nous restons en lien. Ce temps loin de la France est aussi une chance de nous plonger dans une autre culture. Et nous savons qu’il nous aidera à mieux apprécier, au retour, la richesse de nos origines.

Quel est l’ancrage spirituel sur place ?

Dans notre village de Samraong, il n’y a pas de paroisse catholique à proprement parler, mais nous avons la chance d’être proches de deux sœurs missionnaires indiennes, rattachées à une communauté madrilène. Elles donnent des cours d’anglais, catéchisent les enfants, et célèbrent la messe avec eux grâce à des hosties consacrées apportées chaque mois.

Nous assisterons à leurs messes dominicales et participerons aux grandes fêtes religieuses à Siem Reap ou Battambang. Pour nous, il est essentiel de garder ce lien spirituel et sacramentel, en cohérence avec notre foi et notre engagement personnel.

Êtes-vous les seuls Mayennais à partir avec Enfants du Mékong cette année ?

Oui, nous sommes les seuls Mayennais à partir en tant que volontaires cette année, et même dans toute l’Asie du Sud-Est.

Souhaitez-vous faire découvrir Notre-Dame de Pontmain là-bas ?

Oui, cela nous tient à cœur. Cette année, nous allons collaborer avec les deux sœurs missionnaires pour créer un programme de parrainage avec les enfants dont elles s’occupent. Ce sera l’occasion de partager un peu de notre culture spirituelle mayennaise, et pourquoi pas, de faire découvrir Notre-Dame de Pontmain.

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🔗 Lien de la cagnotte :
https://volontaire.cagnotte-enfantsdumekong.com/project/mission-de-marie-et-aurelien-roueil

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